Ils étaient 13 à débarquer à Cochabamba, pour une mission de Chiropratique Sans Frontières, qui s’est déroulée du 13 au 26 août 2006. Mais le chiffre n’avait rien de malchanceux, surtout pas pour les 2500 patients qui ont pu bénéficier de soins chiropratiques.

csfTrois cliniciens, le Dr Christian Genest, le Dr Jean-Guy Parr et la Dre Isabelle Rousseau-Caron, et dix étudiants finissants au doctorat, M. Samuel Dupuis, M. Philippe Larivière, Mme Corinne Lacroix- Gariépy, Mme Katy Aubin, M. Pierre Lachance, M. François Fortin, Mme Émilie Joyal, M. Joël Fortin, M. Stéphane Couturier et Mme Joanie Bourassa ont participé à cette belle aventure humanitaire.

« Ce n’était pas la première mission en Bolivie, mais c’était la première fois que nous allions à Cochabamba », explique le Dr Christian Genest, tout en précisant y avoir été invité par le Dr Homer Firestone, fils du Dr Ron Firestone qui a déjà reçu des Chiropraticiens Sans Frontières dans la région de Santa Cruz.

« C’est le seul chiropraticien à Cochabamba, une ville de 600 000 habitants, mais il est très impliqué de sorte qu’il assure même un suivi auprès de certaines personnes que nous avons vues », précise le Dr Genest.

La mission a été scindée en deux temps. La première semaine s’est déroulée à Tiquipya, une petite communauté en banlieue de Cochabamba, où l’équipe s’est installée dans la salle multifonctionnelle d’une école. Les élèves de chaque classe ont été vus, de même que la population des alentours.

« Au Québec, lorsqu’on va dans les écoles, 90 % du travail se résume à du dépistage et de la prévention. Mais là-bas, les deux tiers des élèves présentaient des problèmes qui sont probablement le résultat d’un manque de confort général », résume le Dr Genest, tout en ajoutant que chez les adultes, les problèmes d’arthrose étaient extrêmement fréquents. « Ces gens travaillent très dur et trop longtemps », avance-t-il, en prenant pour exemple les hommes qui mettent des sangles à leur front pour porter des charges très lourdes.

Pour la deuxième semaine de mission, c’est une base militaire située au centre-ville de Cochabamba qui a servi de lieu d’intervention.

« Au départ, nous avions une petite réticence, mais cela s’est avéré un avantage d’y travailler. Nous avons eu une collaboration exceptionnelle de plusieurs personnes. Des étudiants finissants de l’école de dentisterie étaient en poste pour remplir les questionnaires d’évaluation des patients, quelques médecins qui étudient la chiropratique aidaient pour les diagnostics plus lourds, et le Club Rotary avait fourni un traducteur à chaque thérapeute. Et heureusement, le personnel de la base était là pour faciliter la gestion des patients parce qu’ils sont venus nombreux. En fait, les gens se sont rués vers nous », raconte le Dr Genest, tout en précisant que ce succès instantané a été le résultat d’une série d’entrevues diffusées à la télévision.

Pour la Dre Isabelle Rousseau-Caron, qui en était à une troisième expérience de ce genre, cette mission a été l’occasion de réaliser de nouveau à quel point la chiropratique fonctionne dans un pays comme la Bolivie, même si le traitement se limite à une séance, sans le support de radiographies.

« On voit la capacité du corps à se guérir », affirme-t-elle, tout en soulignant le peu de préjugés qu’on les Boliviens face au potentiel de l’autoguérison.

« Évidemment, on voit des choses difficiles. Dans une même journée, on a un condensé de plusieurs personnes qui ont beaucoup de problèmes. Mais je suis toujours frappée de voir à quel point, malgré leur pauvreté, ces gens sourient tout le temps et ont l’air heureux. Ça remet les choses en perspective. »